Contrôle en bord de fenêtre

Lorsqu'après le gonflage, la voile n'est pas rigoureusement au dessus de la tête du pilote, le pilote peut, en se penchant, réaliser un équilibre (instable) pour contrer la composante latérale de la RFA qui n'est pas purement verticale.

Partons de la situation où le pilote est perpendiculaire au vent (auquel il présente son épaule gauche).
C'est pratiquement celle d'un kite en bord de fenêtre.

Cette position est la plus naturelle pour se pencher pour résister ou accompagner le mouvement en marchant et regardant sa voile.
Les forces aérodynamiques s'équilibrent de la façon suivante:

• La RFA est la somme des RFA des 2 1/2 ailes droite et gauche RFAD et RFAG
• Au niveau du pilote, elle crée une résultante R avec le poids du pilote P qui est obligé de s'incliner pour contrer sa composante latérale
• Au niveau du sol, cette résultante R se décompose en un poids apparent PA (inférieur au poids P) et une force de traction FT (qui permettra de kiter perpendiculairement au vent si le coefficient de frottement du sol n'est pas suffisant pour assurer le statique)

 

Imaginons un axe qui transperce le pilote entre sa tête et ses pieds (grossièrement suivant sa colonne vertébrale)

Regardons ce qui se passe lorsque le pilote tourne autour de cet axe où s'applique la résultante R .

Par exemple 1/4 de tour à droite ⤵ , ce qui va l'amener dos au vent suivant la posture du pilote qui aurait fait un gonflage face voile orthodoxe et laissé sa voile partir sur son côté gauche.

Cette rotation induit mécaniquement une traction sur la 1/2 aile droite et un relâchement de la 1/2 aile gauche qui ont pour effet d'incliner la RFA vers l'horizontale et de décaler son point d'application vers le bas.
Ces 2 actions ont pour effet de baisser la voile et d'augmenter la traction latérale.
C'est le piège classique des débutants en face voile qui contrent instinctivement en se penchant plus et se font tirer encore plus fort.
Si le pilote fait maintenant 1/2  tour à gauche ⤹  , ça l'amène face au vent (posture de décollage)

Les actions décrites précédemment on lieu en sens inverse; la voile se redresse et la traction latérale diminue.
Dans le cas présent, on peut, au besoin, renforcer l'effet en appuyant l'épaule droite sur l'élévateur, ça augmente encore la traction sur la 1/2 aile gauche, spécialement si on veut ramener la voile jusqu'à une position équilibrée dans le but de décoller dans la foulée.

En dehors des forces aérodynamiques, le quadrilatère formé par la voile, les suspentes et les hanches du pilote est suffisamment rigide pour former un mécanisme qui a aussi un effet favorable puisqu'il redresse la voile lorsque le pilote se retourne face au vent pour décoller.

La manœuvre est tellement nette qu'on peut inclure ce retournement dans la phase d'avance qui précède le décollage en étant sûr que la voile va se mettre au dessus de la tête (c'est donc une façon élégante de terminer un cobra)

Dans le cas, évidemment où la voile était du bon côté! (retournement dextrogyre avant le gonflage)

Dans l'autre cas, il aurait fallu tourner en passant sous la voile du côté où elle est inclinée, ce qui n'est pas naturel.

Il faut évidemment s'entraîner pour vérifier l'effet que la rotation du pilote autour de sa colonne vertébrale induit sur la rotation de la voile dans le plan vertical pour la faire passer du bord de fenêtre à la position orthodoxe de décollage au centre de fenêtre.

En réalité, c'est assez rigolo de maîtriser le basculement de sa voile lors de déplacements latéraux pouvant aller jusqu'au kite si on glisse sur le sol.

La seule difficulté consiste à déterminer très tôt de quel  côté on peut la laisser descendre si on veut enchaîner par un décollage.

Toute la manœuvre décrite est possible par vent fort sans toucher les commandes et sans déplacer le corps, mais si on rajoute ces 2 possibilités et des appuis sellette, on dispose de 4 moyens de maîtriser la voile ce qui est toujours appréciable dans cette phase toujours un peu anxiogène sur site.

CB